La thermodynamique est l’une des grandes théories sur laquelle se fonde la compréhension actuelle de la matière. Elle étudie les échanges d’énergie entre les systèmes qui composent notre monde. Dans l’univers, la matière est en permanence traversée d’énergie. Et nous sommes constitués de matière et traversés d’énergie.

Il existe plusieurs types d’énergie. Mais qu’elle soit mécanique, cinétique, thermique, chimique, rayonnante ou encore nucléaire, elle peut toujours se convertir d’une forme à une autre.

 

Un des principes de la thermodynamique nous dit que l’énergie se dissipe. Cela veut dire que l’énergie qui traverse un système quel qu’il soit, se verra en partie transformée en chaleur. Or la chaleur est une forme d’énergie qui n’est pas totalement réutilisable. C’est une forme dégradée d’énergie. L’univers tend à transformer son énergie en chaleur, c’est-à-dire à la répartir dans le maximum d’espace, à la diluer, en utilisant les structures dissipatives.

Trois découvertes majeures.

Ilya Prigogine, physicien Belge d’origine Russe, prix Nobel de chimie en 1977. (1917/2003)

Il démontre que toutes les structures de l’univers sont dissipatives et s’auto-organisent  lorsqu’elles sont traversées par un flux constant d’énergie. Les êtres vivant, en tant que constituants de l’univers sont faits de matière et traversé d’énergie. Ce sont donc des structures dissipatives qui s’auto-organisent. C’est le point le plus important.

Per Back, Docteur en physique théorique Danois. (1948/2002.)

Il démontre que les structures dissipatives s’auto-organisent à la manière des transitions de phase continue. C’est-à-dire qu’elles évoluent spontanément vers un point critique, un état métastable. Ce point critique atteint, il suffit d’une infime fluctuation pour créer un nouvel état. C’est la notion de criticalité auto-organisée.

Roderick DEWAR, d’origine Ecossaise, chercheur en biologie à l’INRA de Bordeaux

En 2002, il démontre mathématiquement  que les structures dissipatives s’auto-organisent pour maximiser la dissipation d’énergie. Il en découle que les structures traversées d’énergie s’organisent spontanément, et par pallier, pour augmenter leur capacité à dissiper de l’énergie. C’est le principal moteur de l’évolution. Et nous sommes le fruit de cette évolution.

La thermodynamique nous amène à une autre compréhension du moteur de l’évolution. Elle nous explique l’incessante avancée de la technologie mais aussi la complexification du monde des vivants, de la bactérie à l’homme en 3,5 milliard d’années. Elle apporte un éclairage nouveau sur la croissance de deux cellules qui se combinent, se multiplient et se différencient  pour devenir un être immensément complexe. Elle s’applique aussi aux sciences comportementales lorsqu’au cours des différentes étapes de notre vie, un petit stimulus apparemment insignifiant nous fait vivre une avancée majeure.

Dans cette évolution, qu’elle soit physiologique, comportementale ou sociétale,  il se produit des anomalies, évidemment ! Nous sommes inexorablement poussés vers une évolution, mais nous ne sommes pas toujours prêts à la vivre. C’est là que nous mettons en œuvre une résistance, physique et psychologique. Tant que notre structure l’accepte, nous ne sentons rien. Lorsque la structure est saturée, la dysfonction se manifeste. Cela nous rappelle quelque chose, à nous, ostéopathes !

Bruno Mitaine, ostéopathe DO