
Savez vous que…
Si l’on observe la base du crane de nos prédécesseurs, de 60 Millions d’années à nos jours, comme l’a fait Anne D’Ambricourt Mallassé*, on s’aperçoit que l’angle sphéno-basilaire se contracte inexorablement. Il se ferme, rapprochant le trou occipital du bord antérieur du maxillaire supérieur. C’est cette contraction qui est à l’origine de notre bipédie permanente. Nous sommes en effet, les seuls animaux en position verticale!
A voir, le documentaire de Thomas Johnson, « Inside Story ».
L’angle de la SSB se ferme. Pas régulièrement, comme pourrait le faire penser la théorie de Darwin, mais par pallier, avec des changements brutaux suivis de longues périodes d’immobilité. Et toujours dans le même sens, vers la fermeture de l’angle. Même la fréquence d’apparition de ces paliers n’est pas régulière. Les durées entre chaque modification se raccourcissent à chaque fois ! Si on trace une courbe en fonction du temps, on s’aperçoit qu’il y a une relation de proportionnalité exponentielle!
Marie Josèphe Deshayes**, montre que les problèmes croissants de désordres orthodontiques, sont liés à un trouble de la base du crâne. Plus l’angle sphéno-basilaire se ferme, plus le trou occipital se rapproche de la verticale et plus le maxillaire inferieur recule, entrainant avec lui la face. Cet enroulement de la masse cérébrale entraine une avancée et une augmentation du volume frontal. Les dents de sagesse sont peut-être en voie de disparition comme le montre le nombre croissant d’agénésies. Faute de place ou inscription dans une trajectoire d’évolution?
Pour nous ostéopathes, cette vision de l’évolution de la vie nous impacte directement.
Premièrement, la liberté de la base du crâne et surtout vers la flexion de la symphyse sphéno-basilaire est un élément primordial. Nous sommes les seuls praticiens à intervenir efficacement à ce niveau.
Deuxièmement, la plupart des enfants se voient contraints à un traitement orthodontique de nos jours. Il est crucial de maintenir une liberté d’adaptation de la base du crâne, et d’intervenir le cas échéant, dans le traitement du dentiste car, si les corrections dentaires forcent la mobilité de la SSB, de gros désordres sont à prévoir.
Homo sapiens est peut-être à un moment charnière de son évolution, qui, comme on l’a vu ne se fait pas en douceur de façon progressive, mais assez brutalement. Est-ce là une explication de tous les désordres que nous amènent nos patients? Peut-être. La question est posée! Toujours est-il que l’ostéopathie, si elle arrive à prendre en compte ces facteurs, est vraiment l’approche la plus adaptée.
*Anne D’Ambricourt Mallassé. est une paléoanthropologue française, Entrée en 1990 au CNRS, elle est attachée au département Homme et Environnement du Muséum national d’histoire naturelle
**Marie Josèphe Deshayes : Docteur en médecine, certifiée en Stomatologie et en Orthopédie maxillo-faciale et chirurgicale.
Bruno Mitaine, ostéopathe DO