La première caractéristique de la vie est la conscience, en ce sens qu’en s’entourant d’une membrane, la cellule se différencie de l’extérieur et par ce fait, existe. De cette proto-conscience ou émergence, nait le mouvement, avec l’alternance d’expansion et de rétraction, nécessaire aux échanges.

On comprend alors que mouvement et conscience sont intimement liés et ne peuvent exister séparément. Nous, ostéopathes, trouvons la source de la déficience dans un mouvement empêché. Pourquoi, dés lors, ne pas associer une conscience empêchée?

La vie et en particulier l’être humain est immensément complexe. Analyser chaque structure, chaque schéma, chaque fonction et leurs interactions semble illusoire. Concevoir un raisonnement, un protocole, peut évidement servir de guide, mais ou placer le curseur ? A un niveau mécanique, biologique, neurologique, comportemental, idéologique ?…

…Alors œil pour œil, l’ostéopathe va se servir de sa propre complexité. Finalement, il est assez simple de vivre sa vie. Chaque individu y parvient tous les jours malgré cette complexité, sans trop de problèmes. L’ostéopathe étant généralement un humain, il maitrise aussi de façon naturelle et sans effort cette complexité. Il suffira juste de trouver les ressources pour mettre en place un contact d’humain à humain, de vivant à vivant. Nous avons pour cela cinq sens, une conscience, l’énorme machinerie que nous sommes et un zest de formation…

Le rôle de l’ostéopathe sera alors d’établir un contact en utilisant ses propres caractéristiques de vie. Ce faisant, il sera obligatoirement en accord avec son patient.

Cet accord s’appelle la synchronisation. Cette synchronisation est le plus formidable outil de l’ostéopathe et tout le monde le possède. Elle se fera à la fois par le toucher et par la présence à notre patient.

Une fois le contact établi, on peut à la fois interroger le patient, analyser les réponses, libérer les blocages et percevoir immédiatement les résultats.

Lorsque l’on est dans le « vrai »* de la vie,  les perceptions se décuplent. La pratique de l’ostéopathie amène bien sur vers cet état pour qui officie depuis suffisamment longtemps. Pour autant, une compréhension et un entrainement bien senti vont nous donner un sérieux coup d’accélérateur.

Alors, l’ostéopathie libère le mouvement, bien sur, mais beaucoup plus que ça, l’ostéopathie doit s’assumer pleinement et prendre en compte tout les aspects de la vie. Il est plus que temps maintenant.

Bruno Mitaine, ostéopathe.

*Le « vrai » étant bien entendu, relatif à chacun.