Réflexion autour de la palpation.

La palpation n’est évidement pas qu’une fonction manuelle.

Si elle dépend bien sur de la qualité de nos récepteurs sensoriels, elle ne prend son sens que lorsqu’elle est intégrée dans notre cerveau.

Il s’agit probablement de processus de comparaison entre les nouvelles données et la mémorisation des palpations antérieures, de comparaison entre ce que l’on sent dans l’actuel et ce que l’on attend comme résultat, de comparaison avec les images virtuelles en stock, de comparaison avec ce que l’on pense possible ou impossible de ressentir. 

Pour augmenter nos capacités à ressentir, il faudra nous pencher sur ce que l’on pense de la vie, des images que nous nous sommes fabriquées au cours de nos études, de notre pratique, des différentes formations et lectures, et de ne pas hésiter à les remettre en question. C’est là que le volet « conscience » entre en action.

L’étude de l’évolution de la matière dans l’univers en suivant le fil d’Ariane qu’est l’énergie nous amène à établir un fond commun à la vie, et surtout, des caractéristiques communes facilement exploitables. L’invariance par changement d’échelle, par exemple, nous permet de valider le concept de changement de focus (conscient) lors de la palpation. Ou encore l’auto-organisation au point critique nous explique que les changement surviennent brutalement et jamais de façon linéaire, ce que nous constatons chaque jour en cabinet. La connaissance de ces caractéristiques nous amènerons à modifier notre approche du toucher.

Il est très possible de les intégrer à notre pratique et ainsi gagner en précision, en assurance, en profondeur. Plus notre interprétation de ce qu’est le toucher sera en accord avec la « réalité » de la vie, plus nos retours palpatoires seront utiles et efficaces. Nous pourrons choisir le niveau de palpation, l’associer aux évènements de la vie. Et ainsi véritablement libérer le mouvement et toute la chaine de la dysfonction. En revisitant la palpation dans cette direction, on intègre plus de conscience dans une pratique fortement intuitive.

L’association de la conscience et de l’intuition, c’est l’arme fatale !

Bruno Mitaine, ostéopathe DO